
Mais quelle mouche a piqué le 1er adjoint ?
Quelle mouche a donc piqué Alexandre Mulatier-Gachet, à taper sur la tête de Mathilde Panot sur les réseaux sociaux ? Pour un homme qui prétend ne pas s’intéresser à la politique nationale et aux partis, on aurait pu attendre qu’il n’emboîte pas le pas des medias Bolloré et autres BFM. Son propos est d’autant plus contestable qu’il s’emploie, à l’instar des éditorialistes de droite, à déformer les propos de la présidente du groupe LFI à l’Assemblée Nationale.
Quand elle parle de vidéosurveillance, elle demande à ce qu’on n’en mette pas partout, qu’on réduise la voilure. Comment lui donner tort quand on voit les résultats à Nice, la ville la plus vidéosurveillée de France et victime pourtant d’un des attentats les plus meurtriers en France le 14 juillet 2016. Seulement, il y a à Nice 1 agent pour 40 caméras, là ou à Lyon on trouve un policier pour regarder 9 caméras. Car la vidéosurveillance ne peut rien en termes de prévention si des agents de police ne sont pas aux aguets pour déclencher les alertes et secours. Quant à l’armement des policiers, Mathilde Panot appelle à ce que les forces de police armées soient réintégrées dans la police nationale et que la police municipale soit dédiée à un rôle de proximité. On peut discuter de ces positions sans pour autant présupposer que toute discussion sur le sujet reviendrait à un abandon de la sécurité de nos habitants ; l’armement de la police municipale n’a pas permis d’empêcher l’attaque au couteau sur le Pâquier il y a deux ans, pas plus que les caméras de vidéosurveillance n’ont permis d’identifier les auteurs de l’incendie de l’École des Teppes ; nous faisons partie pourtant du peloton de tête des villes les plus vidéosurveillées de France. Nous aurions préféré à choisir, que Alexandre Mulatier Gachet concentre ces diatribes vers les politiques du tout répressif du couple Darmanin-Retailleau ; une politique inefficace et pourtant habituelle de cette droite extrême. Ne doit-on pas à Nicolas Sarkozy la baisse inédite des effectifs de police et l’abandon de la police de proximité ? Alexandre Mulatier-Gachet a visiblement choisi son camp.
Ce qu’on aurait pu attendre d’une liste de gauche en matière de sécurité, ce n’est pas de tomber dans le piège de la diabolisation de LFI.
Nous avons à Annecy des attentes fortes de la part de la population, en particulier des quartiers populaires confrontés au trafic de drogue, aux incivilités et à la destruction de biens publics. A ce titre, l’incendie de la camionnette du Mikado n’a toujours pas été élucidé. Ça interroge bien évidemment les priorités d’action de la police municipale et l’équité de traitement entre la Ville Centre et les quartiers périphériques. Nous pensons qu’il faut instaurer un moratoire des événements, en particulier ceux qui se déroulent en centre-ville et qui contribuent à l’attractivité économique de la Ville. La sécurité de nos habitants exposés à toutes formes de violence devra toujours rester prioritaire par rapport à la sécurisation des événements touristiques et nous devons ajuster nos ambitions aux moyens dont nous disposons. Nous devons réclamer à l’Etat le renfort des forces de police nationale, mais la question du tout répressif n’est nullement une réponse. Nous défendrons toujours l’idée d’une meilleure coopération entre police nationale et police de proximité, justice et forces de l’ordre, éducateurs et médiateurs. C’est grâce à une démarche systémique au plus près des acteurs de terrain que nous renforçons le sentiment de sécurité de nos habitants.
C’est maintenant très clair : Alexandre Mulatier-Gachet affirme son positionnement centriste.
Après avoir décidé de manière non concertée que le groupe Oui Annecy n’était pas le bienvenu dans le mouvement Vivre Annecy 2026, après avoir signé son divorce avec LFI, après que quelques membres issus du parti Renaissance ont affirmé leur ralliement au 1er adjoint de la Ville d’Annecy et renouvelé en même temps leur confiance au député Antoine Armand (lequel a siégé dans le même gouvernement que Retailleau et Darmanin et réaffirme sa volonté de sabrer les dépenses de l’Etat et par ruissellement celles des collectivités locales), nous avons bien compris que les marqueurs de gauche seront à géométrie variable. Les mêmes difficultés en matière de gouvernance et de respect des lignes de conduite que celles que nous avons connues depuis 2020 risquent fort de se reproduire. La victoire s’avère très incertaine, la frange d’électorat touchée par Alexandre Mulatier-Gachet de plus en plus étroite.
Son positionnement ouvre la nécessité d’une liste à gauche. Sera-t-elle capable de se rassembler, de représenter avant tout les intérêts des quartiers périphériques, des classes populaires ? Saura-t-elle mobiliser les abstentionnistes, les déçus du mandat Astorg, ceux qui ne veulent pas voir revenir la droite? Rien n’est moins sûr, sauf à ce que nous arrivions à redonner l’élan porté par le NFP. Il appartient désormais à chaque parti, chaque association, chaque collectif, chaque syndicat de manifester son ambition et l’envie de faire campagne tous ensemble.
retrouvez ici le Post en question, d’Alexandre Mulatier-Gachet
