
Hier soir, lundi 25 mars 2024, le budget de la Ville d’Annecy a été voté pour l’année 2024. Cet exercice est l’occasion de voir s’exprimer les votes de chaque groupe et prises de position tour à tour pertinentes, professionnelles, incohérentes, voire de mauvaise foi.
Alexandre Mulatier-Gachet, premier adjoint aux finances s’est prêté à une explication très pédagogique et très bien argumentée du budget. Il a expliqué pourquoi nous étions contraints d’augmenter la fiscalité pour garantir le maintien des services publics, faire face à l’inflation des fluides, à l’évolution de la rémunération des agents de la ville et à une fusion qui n’a pas permis de faire des économies. La ville a également fait un emprunt de 25 Millions€ pour faire face à un volume d’investissement inédit dans la Ville, investissement qui va permettre de rénover les bâtiments publics, de lancer le projet du Haras et de préparer l’avenir. Malgré des ratios rassurants quant à la capacité de désendettement et le taux d’épargne brute , les opposants se sont adonnés à des critiques qui laissent à penser que la campagne pour les élections municipales de 2026 a déjà commencé.
Quand on a des amis comme cela, on n’a pas besoin d’ennemis !
Les premières critiques sont venues d’Annecy Respire à travers les propos très acerbes de Xavier Osternaud et de Patrick Leconte ; des propos qui n’ont rien à voir ceux qui peuvent être tenus par un groupe de la majorité. Les membres du groupe se sont néanmoins abstenus pour éviter que le budget ne soit retoqué et que leurs postes de présidente ou vice-président d’agglomération, d’adjoint ne soient remis en question ; une démarche qui manque pour le moins de courage. Rappelons qu’ils avaient tout de même refusés, lors du séminaire budgétaire, plusieurs maintiens de lignes budgétaires portés par Oui Annecy et Réveillons Annecy, comme par exemple les subventions aux associations (ils voulaient maintenir la baisse de 5%, soit -700K€), ou encore la création de poste de médiateur pour le quartier Novel-Teppes (-180K€) ou encore la baisse à 4 semaines d’évènements & concerts sur la friche des Rails (versus tout l’été actuellement, -160K€)
Des donneurs de leçons bien mal avisés
Les groupes de la minorité ont exprimé des attentes contradictoires : non à la fiscalité, non à l’emprunt, mais à quel prix ? Sans emprunt, sans fiscalité, il n’était pas possible de maintenir les services publics assumés par la Ville, il n’était pas possible d’investir, la situation financière de la Ville allait se dégrader.
Alors que la Ville d’Angers a voté en 2023 un taux de taxe foncière de 54,24% , la Ville du Havre un taux de 54,36% ou celle de Limoges un taux de 42,13% , comment justifier qu’Annecy puisse faire autrement ? Annecy est une des villes de France où le taux de fiscalité est le plus bas, elle est la ville de France où le montant moyen payé par propriétaire est le plus bas de France. Continuer à la fois à limiter les recettes et à assumer des compétences partout ailleurs déléguées aux agglomérations (depuis la fusion des communes en 2017, la ville a récupéré les compétences culture et sports sans les recettes ad hoc ) , confèrent soit à l’irresponsabilité ou au saccage des services publics.
Pour Oui Annecy , c’est Oui, mais
Karine Picchedda a félicité la méthode adoptée pour l’élaboration de ce budget qui s’est fait, à l’issue d’une démarche concertée entre services et élus après trois journées de séminaires budgétaires. Il n’en reste pas moins que nous nous opposerons à toute augmentation supplémentaire pour la Piscine des Marquisats ; l’envol des prix de ce projet n’est plus tolérable. Il est temps d’imaginer un plan B et de prendre en compte à la fois les coûts d’investissements et de fonctionnement pendant la durée de vie de l’équipement. Nous avons aussi besoin d’associer les habitant.es dans une démarche de co-construction de ce nouveau projet.
Nous continuerons à militer pour que l’augmentation de la fiscalité apporte de réelles améliorations visibles dans des sujets du quotidien qui correspondent aux réclamations et préoccupations des annéciens comme l’état de la voirie et des toilettes publiques, ou encore les pollutions des cours d’eau autour du Thiou et de la zone de Vovray.
Enfin comptez sur nous pour faire la chasse aux dépenses superflues , comme la subvention annuelle de 100 K€ à la Coupe du Monde de Biathlon, ou pour faire rentrer des recettes complémentaires. Le patrimoine foncier de la ville compte plus de 700 bâtiments. Nous réclamons depuis le début du mandat un audit sur l’occupation de ces bâtiments. Il y a probablement des rationalisations à opérer, des immeubles à vendre et des coûts de fonctionnement à économiser, pour le plus grand bien des annécien.nes.