
Si le trop plein de touristes et l’accroissement de la population créent des nuisances sur notre territoire, ce sentiment de trop plein peut toucher également tous ceux qui voudraient profiter en toute quiétude du Lac.
Une étude de fréquentation pilotée par le SILA a permis de mesurer l’évolution de la fréquentation pendant cinq années. Cette étude a révélé l’augmentation du nombre de paddles, et une baisse relative des bateaux motorisés, mais peine à rendre compte de l’évolution des usages : intensification de l’usage des bateaux via le phénomène de click and boat, augmentation de la cylindrée des bateaux à moteur thermique et des nuisances sonores, conflits d’usages liés aux vagues du wakeboard, etc.
Les élu.es de Oui Annecy s’attèlent à ce sujet et proposent des solutions, mais l’enchevêtrement des compétences réduit les marges de manœuvre. Le Lac d’Annecy est un lac domanial qui appartient à l’Etat, qui doit en garantir l’accès à tous (ce n’est pas le cas du Lac d’Aiguebelette souvent cité en exemple, mais qui est un lac privé). Néanmoins, une coordination des communes du bord de Lac pourrait permettre d’agir en parfaite coordination, pour réduire le nombre de mises à l’eau. Elles sont au nombre de 16 sur le Lac d’Annecy, contre 3 seulement sur le Lac du Bourget. Le Lac d’Annecy n’est pas dimensionné pour accueillir toujours plus d’embarcations, en particulier des bateaux de plus en plus puissants. Des collectivités territoriales, à l’instar de Veyrier du Lac, ont revu leur règlement de port pour limiter la taille des bateaux puisque la loi ne permet pas de limiter la puissance. La ville d’Annecy a la capacité de le faire et pourra s’engager dans cette voie, au moment du renouvellement de la délégation de dervice public (DSP) du port de plaisance d’Albigny. L’Etat a en effet décidé d’ouvrir à la concurrence la gestion de ce port et de maintenir le nombre d’embarcations possibles (environ 210 actuellement) .
Il serait souhaitable que la ville d’Annecy participe à cette mise en concurrence et puisse garder la maîtrise des activités qui se déroulent sur ce front de Lac. Alors certes ces coûts d’aménagement coûtent plusieurs millions d’euros. Mais n’est-il pas préférable de garder la maîtrise pour limiter la taille des embarcations, prioriser cet équipement aux motorisations électriques et limiter les possibles conflits d’usage avec les autres embarcations non motorisées, les pêcheurs ou les environnementalistes ?
Un Lac apaisé est un choix politique : priorité aux activités qui protègent nos écosystèmes et qui permettent au plus grand nombre de profiter de cet espace en toute sérénité. Et surtout, notre ville ne pourrait pas vivre sans lui, puisqu’il alimente quasi 100 % de la ville en eau. Sa préservation est VITALE.
Légende du graphe : Observatoire de la fréquentation nautique du Lac – SILA – Rapport 2022
