
[retour sur le conseil d’agglo]
Jeudi dernier, 13 novembre 2025, lors du dernier conseil d’agglomération du Grand Annecy, c’est une nouvelle fois un coup dur pour les usagers des bus sur l’agglomération d’Annecy.
Contrairement à la politique « au doigt mouillé » du VP à la mobilité de l’agglomération d’Annecy, et du VP aux finances qui soutient cette mesure de hausse tarifaire, l’attractivité d’un réseau de transport en commun ne se fait pas grâce uniquement à des abonnements peu chers. L’attractivité d’un réseau se gagne par une offre de transport qui soit forte en amplitude horaires, qui réponde aux besoins des grands annéciens les dimanches aussi, et pas seulement en semaine, aux besoins des étudiants, des actifs, des familles, qui rentrent les dimanches soir par les trains, et qui s’attendent à avoir des bus Rythmo après 22h ! Comme une agglomération de plus de 210 000 habitants devrait avoir. D’ailleurs, le non renouvellement de plus de 3000 abonnés en septembre 2025, sur les 10 000 nouveaux abonnés qui avaient souscrits en septembre 2024 grâce au « Choc de l’offre », le montre bien. Pour fidéliser ses usagers, il faut avant tout une offre performante.
Mais comme l’agglomération a baissé trop drastiquement les tarifs des abonnements mensuels et annuels il y a 2 ans, et malgré l’augmentation du Versement Mobilité (payé par les employeurs du territoire, passé de 1,2% à 1,6% de la masse salariale de leurs structures, les collectivités publiques faisant aussi partie de ces contributeurs du VM) sans mettre en place de tarification solidaire en fonction des revenus, par palier (comme le font tant d’agglomérations), et sans maintenir une offre de qualité, les recettes ont fortement baissé et maintenant l’exécutif du Grand Annecy cherche des recettes « à tout prix » (ou le fameux « quoi qu’il en coûte »…), en augmentant TOUS LES TARIFS sauf ceux des abonnements mensuels et annuels. Leur argument ? Croire que la hausse du ticket unitaire pris à bord, ou par sms, ou la hausse des carnets de 10, ou la hausse du ticket « 2 trajets », ou encore du ticket « tribu », va faire basculer tous ces usagers à prendre des abonnements.
Ceci est une chimère. Car d’une part, pour certaines personnes à faible revenu, il est impossible de payer 100€ en une seule fois, et le dossier administratif pour obtenir un abonnement peut-être assez contraignant. D’autre part, il faut effectuer au moins 50 voyages d’une même personne pour que celle-ci trouve un avantage financier à prendre un abonnement (les abonnements étant nominatifs). Or, des grands annéciens qui faisaient pas exemple l’effort de prendre le bus pour monter au Semnoz ou aux Glières, ou uniquement quelques w-e par an, n’ont aucun intérêt financier à prendre un abonnement. Idem pour ceux qui se déplacent principalement à vélo mais qui, part très mauvais temps, prennent parfois le bus. En revanche, ils vont peut-être se remettre à prendre la voiture pour monter au Semnoz car à plusieurs personnes cela revient moins cher que prendre un aller/retour à 2x 2€50 x le nombre de personne dans la voiture, ou lorsqu’il pleut des cordes.
« Nous devons admettre que nous nous sommes plantés »
C’est une remise en question du tarifs des abonnements qu’il aurait fallu remettre en question. Car oui, il faut l’admettre, se venter d’avoir les abonnements les moins chers de France, mais dont l’effet a été une perte de recettes importantes et donc une baisse de l’offre 8 mois plus tard, ca n’est pas reluisant. Un « smicard » qui ne paie que 100€ par an son abonnement, et dont l’employeur peut prendre 50% des frais d’abonnement, cela nous semble de la justice sociale pour les élus de Oui Annecy. Mais il nous paraît normal aussi que les cadres ayant des revenus élevés, paient plus cher leur abonnement et ceux de leurs enfants, afin de maintenir l’offre.
Zoom sur les nouveaux tarifs
A partir de janvier 2026, avec un ticket unitaire vendu à bord des bus à 2€50 (il est actuellement à 2€), nous sommes au même niveau que le ticket Navigo de Paris ! Alors qu’il y a pléthore d’offres là-bas. Et qu’à Paris au moins, les enfants jusqu’à 3 ans inclus ne paient pas.
Rappelons que sur le Grand Annecy, seuls les enfants de moins de 3 ans bénéficient de la gratuité (donc jusqu’à la veille de leur 3 ans).
Le VP (Didier Sarda) à la mobilité jeudi soir, continuait d’argumenter en disant que même avec cette hausse des tarifs, le Grand Annecy reste dans les tarifications moyenne de France. C’est faux (et encore une fois, avec une offre qui s’est dégradée depuis le nouveau mandat de l’agglomération, notamment avec la fin total des bus après minuit. Au moins avant, il existait des lignes de nuit).
Voici dans ce tableau, quelques comparaisons de tarifs, et le seuil de gratuité.

Jeudi, c’est donc malheureusement une majorité d’élus du Grand Annecy qui ont voté POUR cette augmentation des tarifs (dont certains tarifs vont amener des cacahuètes en terme de recettes, comme par exemple passer le ticket « emport du VTT » dans la navette du Semnoz de juillet-août, de 5€ à 6€. Sachant que cela représente en moyenne moins de 2500 VTT par été. On se parle donc d’un potentiel de 2500€ de recettes en plus, sur un budget transport à plus de 59M€ !
Les élus du groupe Oui Annecy ont voté contre.
Retrouvez le conseil d’agglomération en replay ICI et l’intervention de Marion Lafarie, maire adjointe à la ville, à partir de 2h30.
Détails des votes contre et les abstentions (Mme la Président n’ayant pas fait afficher les votes des élus POUR cette hausse des tarifs).


Détails des évolutions tarifaires :
