
Faut-il voter le PLUIHMB (plan local d’urbanisme intercommunal pour l’habitat, la mobilité, la biodiversité) du Grand Annecy?
Ca y est l’enquête publique pour le PLUIHMB est lancée Elle a commencé le 19 Mai dernier et se déroulera jusqu’au 27 juin 17H30. D’ici là chacun, citoyen.nes, représentant.es d’associations, d’entreprises, de syndicats, élues, ont la possibilité de consulter les documents, de faire valoir leurs remarques, leurs propositions, et de rencontrer un commissaire enquêteur. Tous les renseignements sont ICI.
Le PLUIHMB a fait l’objet de nombreux débats en conseil communautaire et conseil municipal, de nombreux avis avec réserves et observations. Le Grand Annecy ne fera pas l’économie d’un toilettage complet avant de soumettre la version définitive lors du Conseil Communautaire de décembre 2025; sans quoi le document ne serait pas validé et c’est donc les anciens PLU (de chaque commune déléguée d’Annecy notamment, donc 6 PLU) qui s’appliqueraient avec un cadre nettement moins restrictif en termes de permis de construire, de protection des espaces naturels et agricoles.
Insuffisances dans la prise en compte du diagnostic, des enjeux de l’eau, de la mobilité traduction réglementaire des documents hasardeuse, les critiques ne manquent pas sur ce document. La Chambre d’agriculture a émis un avis défavorable, les organisations patronales également, 5 communes ne ratifient pas en l’état le document. Mais les raisons sont parfois contradictoires. Alors comment concilier les besoins de logements, la préservation des espaces naturels et agricoles et notre qualité de vie. Si Oui Annecy a soutenu le projet pour voir appliquer le plus rapidement possible la loi ZAN (Zéro artificialisation Nette), notre groupe demande à ce qu’un certain nombre de points soient revus.
– Les doutes qui pèsent sur l’évolution du projet de transports en commun en site propre et au déploiement du transport ferroviaire sur l’axe Annecy-Chambéry sont incompatibles avec ce projet. Le Grand Annecy doit impérativement apporter des garanties sur la modernisation de l’axe ferroviaire entre Annecy et Aix-les-Bains. L’axe autoroutier entre Chambéry et Annecy est saturé et accidentogène (en constante augmentation depuis 2015); la seule solution pour accepter à notre ville préfecture est le renforcement du transport ferroviaire.
– Notre prospérité est-elle synonyme de croissance infinie ? Certainement pas. Si nous nous devons d’assurer la prospérité de nos filières existantes (filière outdoor, image animée, mécatronique, tourisme), nous ne pouvons plus accueillir tout le monde. Nous devons donc limiter l’extension des zones d’activités économiques. Un salarié du privé en plus, c’est un salarié du service public en plus pour la police, la justice, la santé, l’enseignement, pour tous les services publics qui nous permettent de faire société. Si nous continuons notre logique de croissance économique, cela ne fera qu’accélérer les problèmes de spéculation immobilière, de difficultés de logements, de développements de nouvelles infrastructures publiques avec des coûts de fonctionnement en plus. Et comme les recettes financières des collectivités ne sont pas extensibles, cette fuite avant ne fera que dégrader la qualité des services publics existants.
– L’eau est insuffisamment prise en compte. Avec une réduction des ressources en eau, un débit du Rhône qui va baisser de 40% d’ici 2050, la fonte des glaciers, nous devons une solidarité aval jusqu’à la Méditerranée. C’est donc cet enjeu qui doit dicter notre soif d’expansion économique et démographique. Or l’Agence de l‘Eau a classé le bassin Fier et Lac d’Annecy en vulnérabilité 5/5 sur le plan de la quantité d’eau et ⅘ sur le plan de la qualité des eaux. Nous ne pouvons plus accueillir tous les frontaliers, tous ceux qui rêvent de vivre dans notre cadre idyllique; c’est la nature qui va guider nos choix. Nous devons laisser de l’eau dans nos rivières, dans nos forêts, et préserver la qualité de nos lacs; sans quoi notre qualité de vie pourrait en être durablement affectée. Tout comme la planète vit avec ses propres limites géophysiques, nous devons fixer celles de notre territoire et garantir à tous ceux qui y vivent déjà la capacité à satisfaire à leurs besoins essentiels : se nourrir, boire, se loger et vivre en bonne santé. Pour le moment, rien n’est moins sûr. Mais Oui Annecy prendra toujours le parti des habitants de son territoire, humains et non-humains.
Alors, à vos claviers ou vos stylos, contribuez à l’enquête publique ICI