
Jeudi 16 mai, s’est déroulée la troisième assemblée plénière du CLSM ( conseil local de santé mentale) d’Annecy. L’assemblée plénière est une réunion annuelle au cours de laquelle l’activité du CLSM est relatée. Des conférences ou tables rondes sont également organisées à cette occasion.
Le CLSM est l’un des points phares du projet de mandat de la ville puisqu’il n’en n’existait pas auparavant. Le maire François Astorg en est président et ses 3 membres fondateurs sont la Ville, le CHANGE ( centre hospitalier Annecy Genevois) et l´ARS ( agence régionale de santé). Il répond à une véritable attente de la population et des professionnels directement ou indirectement liés aux questions de santé mentale. En deux ans, 463 personnes ou structures ont adhéré.

Mais qu’est-ce qu’un CLSM ?
Le CLSM est une instance ressource qui permet à des personnes concernées par des troubles psychiques de différentes intensités et de nature variée, de se ressourcer (via le groupe” ça me concerne” par exemple), mais aussi d’apporter leur expertise propre dans des groupes de travail sur divers sujets et d’exercer leur citoyenneté en participant à la vie du CLSM.
C’est aussi une instance ressource pour des professionnels des secteurs de la santé mentale, de la santé, du social, du logement, de la justice, de la tranquillité, etc. Ressource, de par le réseau engendré, ressource, parce que quand une idée se pose ou un projet émerge, on peut demander un coup de main, ressource, car quand on bloque face à une situation, on peut aussi solliciter la cellule d’étude et de préconisations des situations complexes.
Cette dernière est de plus en plus repérée et sollicitée.
Le CLSM d’Annecy est donc une instance ressource mais aussi un terreau propice à la créativité ! Des actions se préparent et d’autres mijotent.
Chaque CLSM a son propre fonctionnement, sa propre identité selon les problématiques locales, la dynamique du collectif et du coordinateur ou de la coordinatrice.
Lors de la plénière de cette année, le logo du CLSM d’Annecy a été dévoilé, symbolisant l’identité propre de ce collectif. Il montre les cogitations et les échanges qui le représentent bien.
La matinée a été consacrée à des retours d’expériences et témoignages, celui du groupe “ça me concerne” qui nous montre que quand on est concerné par des difficultés psychiques, la question de la mobilité, par exemple, peut prendre une place importante. Les freins pour sortir de chez soi et se déplacer dans la ville peuvent être mis en avant par les participants mais la gratuité des bus l’été a été identifiée comme un levier. Ainsi, le retour d’expérience de ce groupe peut notamment permettre à chacun de prendre conscience à quel point le choix des politiques publiques peut avoir des effets sur le bien-être des habitants et en particulier sur ceux qui sont en difficulté psychique.
Ensuite, une pair-aidante professionnelle a raconté son parcours et son métier, un métier relativement récent. Il existe maintenant des diplômes universitaires de pair-aidance, destinés à des personnes concernées par la maladie psychique qui sont rétablies. Le rétablissement ne signifie pas la guérison car il peut s’agir de maladies chroniques. Cependant ces personnes sont passées par un processus qui leur a permis de trouver un équilibre, de mieux se connaître, de reconnaître et anticiper les crises pour mieux les gérer et elles sont assez stabilisées pour pouvoir aider les autres.
Des postes commencent à s’ouvrir et elle a été recrutée à l’EPSM 74, service de psychiatrie situé à la Roche-sur-Foron. Elle a pu raconter son expérience singulière, les difficultés auxquelles elle a pu être confrontée et aussi les spécificités de ce métier. C’était passionnant !

L’après-midi a été consacré au bilan annuel du CLSM : 12% des adhérents sont des personnes concernées par la maladie mentale, 14% sont des professionnels de santé, 4% des élus et membres fondateurs, 32% des membres du secteur médico-social et 38 % des acteurs de la cité ! Cette hétérogénéité en est sa richesse.
L’accent a été mis sur le bilan des SISM (semaines d’information et de sensibilisation à la santé mentale) avec notamment la présentation d’une journée particulièrement appréciée, “le voyage au cœur du réseau”. Cette journée a réuni tous les professionnels qui œuvrent pour la santé mentale des jeunes.
Les bilans d’un groupe de travail sur la prévention de la dépression chez les personnes âgées, du comité de pilotage et de la cellule d’étude et de préconisation des situations complexes ont également été présentés.
La vivacité du CLSM a donc été largement démontrée !
Pour terminer, un focus a été mis sur la protection et les soins sans consentement avec, autour de la table, divers professionnels qui œuvrent chacun à leur manière dans ce domaine (justice, ARS, psychiatrie). Ces exposés ont permis de comprendre la complexité des démarches et également comment la liberté de la personne est aussi protégée.
Karine Bui-Xuan Picchedda, maire adjointe en charge de la santé, de l’hygiène, du bien vivre et du bien vieillir, a conclu la journée en témoignant son engagement à la ville et au niveau national pour valoriser et soutenir le CLSM d’Annecy et les CLSM d ́une manière générale. Elle a en effet été désignée par l’association des maires de France (AMF) pour la représenter sur ce sujet. Après avoir signé l’appel de Nantes en novembre 2022, elle devrait rencontrer prochainement, avec les représentants des autres associations d’élus, le ministre délégué à la santé et à la prévention pour l’interpeller sur l’intérêt des CLSM et de la nécessité de donner des moyens suffisants à chaque ville pour développer le sien. En effet, les manques de moyens alloués fragilisent ces dynamiques, en particulier de par les financements insuffisants des postes de coordinateurs et de budgets propres aux CLSM pour réaliser des actions.
Le CLSM est donc d’une richesse inouïe et sa mission de communication pour faciliter la circulation des informations est aussi à découvrir. Sa newsletter mensuelle est une mine d’or ! N’hésitez pas à vous y abonner en écrivant à clsm@annecy.fr.