
A Annecy le personnel d’Amazon est en grève. Seydou Oudraogo est représentant du personnel Sud – Solidaires chez Amazon. Il est arrivé au moment de l’ouverture de la plateforme et il est un des rares à être encore là après 4 ans de dur labeur. Les cadences s’accélèrent, les corps cèdent et les compensations salariales sont inexistantes, pour donner envie de s’accrocher. Alors il ne reste que la grève pour faire entendre leur voix.
Sydou Oudraogo me fait écouter sur son téléphone portable le bruit infernal enregistré à l’intérieur de la plateforme Amazon de Seynod. Depuis l’année dernière, la plateforme est passée de la gestion de 30 000 colis à 56 000 colis par semaine ; tout cela sans transpalette électrique, sans chaussure de sécurité, malgré un sol glissant. Sur les 116 employés de tri, 20 sont en arrêt longue durée. Sur toutes les demandes de reconnaissance d’accident du travail, 80% sont refusées. Et pourtant Amazon Seynod fait office de bon dernier en matière de sécurité, parmi les 9 qui existent en France. Les revendications salariales n’ont pas suivi. Les salariés réclamaient une prime vie chère de 100 € : refusée ! Ils voulaient gagner plus en travaillant le week-end. Cette opportunité sera désormais limitée à 2 fois toutes les 6 semaines.
Alors les salariés se sont mis en grève ; ils sont 48 actuellement et tentent de résister aux messages de leur direction pour entraver leur droit de grève. Une cagnotte a été mise en ligne, sans quoi la fatigue et les ennuis financiers des uns et des autres ne tarderont pas à mettre fin à ce conflit social, un des plus long qu’ait connu la plateforme de commerce mondialisée.
Mais une autre manière de préserver les droits des travailleurs serait d’éteindre ce modèle de production et de consommation de ces biens d’équipement trop vite obsolètes ou jetables. Ne jamais oublier qu’Amazon détruit chaque année plus d’emploi qu’elle n’en crée ! Alors pensons-y quand nous sommes prêts à céder à ces achats faciles. Pensons que les emplois pérennes reposent sur une économie de proximité solide.
Faibles revenus, conditions de travail dégradées, dégradation de la santé, les emplois occupés par Amazon sont corrélés à un modèle de production et de consommation qui altère la santé des travailleurs, et met à mal les droits fondamentaux, notamment le droit de grève.
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