
Le 24 mai dernier se déroulait la plénière du “collectif précarité” organisée par le CCAS (comité communale d’action sociale) de la ville d’Annecy.
La thématique de la matinée était le non recours. Non-recours au droit et non-recours à l’aide de manière générale.
3 interventions passionnantes ! 👏
- « Le non-recours : un phénomène aux multiples facettes ». Intervention d’Héléna REVIL, chercheuse en science politique, responsable de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore), Laboratoire de sciences sociales PACTE, Université Grenoble-Alpes
- « Demander de l’aide : on ose ou pas ? Retour d’expérience d’un groupe de parole ». Intervention d’Océane RATSIMBA, psychologue et d’Eléonore FEDERGRUN, assistante sociale du CCAS d’Annecy
- » La réponse fulgurante ». Intervention de Mr Nabil LOUAAR, auteur-réalisateur et éducateur sportif, Maire-adjoint à Annemasse (2014-2022) en charge de Culture/Sport /citoyenneté/Vie associative/Evènementiel/Devoir de mémoire.
Savez-vous qu’en 2016, 50 % des personnes âgées ayant droit au minimum vieillesse n’y avaient pas recours ?Contrairement aux idées reçues le non recours aux prestations sociales dépasse les 30%.
Merci à Helena Revil d’avoir expliqué aussi clairement les typologies explicatives afin de comprendre les motifs de cette non-demande :
- non connaissance des droits
- non réception malgré une demande et découragement
- non proposition par les professionnels qui accompagnent par méconnaissance ou mauvais diagnostic
- non demande volontaire souvent pour des question de représentation liées à la dignité, la honte, l’importance de s’en sortir seul…
Ainsi, l’exposé nous a permis de prendre conscience que malheureusement pour faire valoir ses droits, il faut souvent être réassuré, faire évoluer sa relation à la demande d’aide.
Alors que les prestations sociales ont pour objectif de permettre d’accéder à des conditions de vie dignes, l’un des freins lié à leur accès est la dignité elle-même !
La multiplicité et le complexité du panel des prestations sociales ne facilite pas sa connaissance et donc leur accès. L’idée selon laquelle une prestation comme le revenu universel en faciliterait l’accès a été évoquée.
Les raisons psychologiques propres à l’histoire de chacun et à ses conditions d’attachement primaires ont également été développées par Océane RATSIMBA et d’Eléonore FEDERGRUN à partir d’un magnifique conte métaphorique relatant les positions psychologiques face à la demande d’aide.
Enfin Nabil Louaar nous a donné des pistes de réflexion sur les représentations que l’on a des personnes qui pourraient demander de l’aide via le prisme de ses origines socio-culturelles et aussi des représentations que les habitants peuvent avoir des élus et de leur toute puissance supposée. Un témoignage tellement juste !
Bravo aux agents du CCAS, à sa vice-présidente Benedicte Serrate groupe Réveillons Annecy, et à son président François Astorg, Maire d’Annecy pour ce moment de réflexion et d’échanges.
Pour aller plus loin : https://www.aide-sociale.fr/non-recours/